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André Bouchard : une prédilection pour "le fantastique quotidien"

André Bouchard : une prédilection pour "le fantastique quotidien"
© DR
André Bouchard a remporté le Prix des lecteurs cycle 2, catégorie Album pour son ouvrage jeunesse "L’abominable sac à mains", paru chez Seuil Jeunesse. Il revient avec nous sur ce prix si particulier et partage son regard d’auteur illustrateur.

Le fait que le prix ait été décerné par les élèves de cycle 2 lui donne-t-il une saveur particulière ?

André Bouchard : Tout d'abord je tiens à remercier les conteurs et les enfants qui m'ont décerné ce prix. Pour répondre à votre question à propos de l'âge de mes lecteurs, je dois vous avouer que lorsque j'écris un conte, je l'écris pour moi en tant qu'enfant. Je trouve préférable de ne pas chercher à "toucher ma cible", sinon je ne ferai que de la ... Le monde des adultes est incontestablement plus riche et beaucoup plus varié que celui des enfants. Mais le monde des enfants est aussi celui de l'adulte. En conséquence, un livre pour enfants, quand il est vraiment bon, est aussi un bon livre pour adultes.

Comment est née l'idée de cette histoire ? Vécu, observation …?

A. B. : L’album pour enfant est un art complet pour celui, comme moi, qui aime raconter des histoires et dessiner. La principale caractéristique commune à la plupart de mes ouvrages, c’est une prédilection pour "le merveilleux ou le fantastique  quotidien". Je puise mon inspiration dans la réalité vécue de l’enfant : son rapport aux parents, à la nourriture, à l’égoïsme, au mensonge, etc. C’est à partir de ces "faits-divers" que l’imagination  du conteur et du dessinateur peut entrer en action. J'aime aussi la confusion du réel et de l'imaginaire. Puisque de toute façon les deux se côtoient en permanence, ils vivent comme chacun de nous d'ailleurs à la fois dans l'un et dans l'autre.

Comment articulez-vous votre travail d'écriture et d'illustration ? L'un nourrit-il l'autre ?

A. B. : Il y a d'abord l'idée, l'histoire vient toujours en premier. C'est le conte qui importe. Je réfléchis ensuite à la façon de raconter ce conte, c'est là que le dessin intervient dans la narration. J'ai le souci d'éviter la redondance entre l'image et le texte. Idéalement texte et image doivent être complémentaires. En tant que public, l'enfant possède une grande vertu : il n'accepte pas de s'ennuyer. Écrire pour les enfants, c'est une école de rigueur. Laisser s'exprimer l'imaginaire tout en le contenant, respecter les lois qui font une bonne histoire: la tension dramatique, la composition, l'humour, la présence des personnages, l'évolution de leurs rapports. Cela veut dire ne jamais laisser retomber l'intérêt. Ce sont les règles du feuilletoniste que j'intègre : il faut qu'il se passe quelque chose à chaque page.

Enfant, quel rapport aviez-vous à l'écriture et à la lecture ? Un ouvrage vous a-t-il particulièrement marqué ?

A. B. : Enfant, j'ai beaucoup lu, écrit et dessiné de bandes des...

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