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Avril et le monde truqué

cinéma, Tardi, animation, film, France, Naopléon III, histoire des sciences
Affiche du film d'animation "Avril et le monde truqué" | StudioCanal
Le film "Avril et le monde truqué" a reçu le prix Cristal d’or du meilleur long-métrage d’animation du Festival d’Annecy 2015. Son univers s’appuie sur celui de Jacques Tardi qui en a réalisé les esquisses et définit les personnages. Deux livres l’accompagnent, un album grand format pour les enfants dès 8 ans, et un roman du film, pour tous ceux qui veulent retrouver les héros, et mieux comprendre ce que le film livre dans un rythme rapide. Des pistes pédagogiques sont proposées (en téléchargement) pour faire découvrir le film et son univers aux élèves.

Avril et le monde truqué met en scène un Paris qui n’a connu ni la guerre de 1870, ni la Grande Guerre, ni, dans la même idée, la Seconde. Cela est d’autant plus paradoxal que l’univers de Jacques Tardi a très tôt pris comme prétexte la dénonciation de la guerre et notamment de la Première. Plus récemment, Tardi a raconté les expériences de captivité de son père durant la Seconde guerre. Ce présupposé contrefactuel ou uchronique permet de grandes libertés narratives, et donne aussi la possibilité de réfléchir aux sources du travail de Jacques Tardi, que le film révèle à sa façon, et qui est l’un des plaisirs qu’il procure.

Napoléon III s’apprête à la guerre contre Bismarck et la Prusse. Le film débute le 18 juillet 1870, quand l’empereur vient demander au savant Gustav Franklin des comptes sur un sérum destiné à rendre ses soldats invincibles. Le laboratoire explose. Après la disparition de Franklin et de l’empereur, un traité de paix est signé avec la Prusse, et la guerre de 1870 n’aura pas lieu. Mais, chose étrange, dans le même temps, tous les savants du monde disparaissent mystérieusement. Plus aucun progrès technique n’est possible, et la vapeur est l’énergie dominante. Les auteurs exploitent la logique de cette domination jusqu’au bout : le charbon finit par manquer, de même que les arbres qui alimentent les chaudières. Les descendants de Franklin réapparaissent en 1941, recherchés par la police de Napoléon V qui a besoin de savants pour réaliser des armes performantes.

La première partie du film met en scène ce Paris de l’ère de la vapeur où plus aucun arbre ne pousse si l’on excepte un seul sujet reposant sous la verrière du Grand Palais. La jeune Avril, descendante de Gustav, a perdu ses parents dans l’explosion d’un dirigeable reliant Paris à Berlin, mais poursuit leur travail dans son laboratoire, caché dans la statue de Napoléon V qui ressemble fort au général Bazaine. Riche en courses-poursuites, cette partie fait intervenir un mauvais garçon, Julius, qui se révélera finalement utile, un agent de police peu amène, le gros Pizoni, le grand-père Prosper Franklin et le fidèle chat Darwin.

Dans la seconde, nous sommes transportés dans une jungle, où l’on retrouve les parents d’Avril, et d’autres savants (Einstein par exemple), que domine le couple de varans brièvement apparus dans les premiers temps de l’histoire, Rodrigue va-t-en guerre et Chimène plus pacifiste. Un peu longue, cette seconde partie s’achève avec l’envoi d’une fusée chargée de spores qui se multiplieront sur les autres planètes. Le dénouement est heureux et le cours de l’histoire peut reprendre.

Jacques Tardi voit dans Avril la petite sœur d’Adèle Blanc-Sec. Il a donné aux personnages et aux objets techniques leur définition graphique prép...

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