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Entretien

Eve Leleu-Galland revient sur les recommandations du Ministère

Eve Leleu-Galland revient sur les recommandations du Ministère
Eve Leleu-Galland, inspectrice mission académique école maternelle et conseiller du recteur pour l’enseignement pré-élémentaire
Le ministère de l’Éducation nationale a émis un ensemble de recommandations sur les rythmes scolaires (1) en se focalisant sur l’école maternelle. Eve Leleu-Galland, inspectrice mission académique école maternelle et conseiller du recteur pour l’enseignement pré-élémentaire, répond à nos questions sur le sujet.

En quoi la réflexion sur les rythmes scolaires doit-elle être traitée de façon spécifique pour les enfants de maternelle ?

Eve Leleu-Galland : L’école maternelle accueille de très jeunes enfants qui découvrent une nouvelle réalité de vie. Leurs besoins sont différents, individualisés et dépendent du cadre éducatif et des habitudes de la famille. Il faut rappeler l’importance des besoins physiologiques de base à cet âge, mais aussi le besoin de sécurité, de reconnaissance, de jeu, de mouvement, de repli sur soi, de repos. Dans le collectif scolaire le jeune enfant construit sa relation à autrui, son langage et sa pensée dans un environnement qui doit lui offrir des conditions favorables pour cela. La question de la prise en compte des rythmes biologiques et des différentes temporalités est fondamentale pour son développement harmonieux et la construction de repères. Nous sommes attaché(e) s à une école respectueuse des besoins et du bien-être. Installer de nouveaux rythmes sur la semaine scolaire a des incidences directes sur ce que vivent les enfants et sur les conditions de leurs apprentissages et nous amène à penser autrement l’organisation du temps de l’école. Par exemple, l’unité de base qui construit de la régularité et un rythme structurant, c’est la matinée d’école répétée 5 fois de manière identique. Rajouter une demi-journée d’école en plein milieu de la semaine implique de gérer différemment le temps passé à l’école, les enfants ont besoin de plus d’espace de respiration, de temps de repos réguliers pour ne pas arriver en fin de semaine épuisés.

Le document1 relève des éléments qui peuvent être “perturbateurs” pour l’enfant (diversité des lieux et des adultes). Ceux-ci sont-ils suffisamment pris en compte dans les écoles ?
E. L.-G. : Il est évident que la mise en place d’activités nouvelles prises en charge après le temps d’école par des personnes qui peuvent ne pas être les enseignants peut déstabiliser.
Les enseignants savent que l’organisation de la semaine et l’emploi du temps participent au bien-être de l’enfant en fournissant un cadre de référence stable, pour les enfants, pour les parents.
Il faut redoubler de vigilance pour faire apparaître de manière appuyée et explicite les passages et les transitions, entre les différents moments de vie, et les différentes personnes susceptibles de prendre en charge les enfants.
Les nouveaux rythmes scolaires doivent être intégrés au projet d’école. Certaines équipes ont déjà réagi dans ce sens pour que le temps social et le temps d’école soient identifiables par des critères nets de différenciation, de temps, de lieux, de personnes (cf. document “Exemples de pratiques” à télécharg...

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