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Introduction

Histoire, mémoire et commémoration
© i4lcocl2 / Shutterstock.com
En cette "ère de commémorations"(1) aussi diverses que la commémoration de l'ascension bicentenaire du Mont Blanc, le quatre centième anniversaire de la mort de Montaigne, le centième anniversaire de l'invention de la conservation par Nicolas Appert ou encore les quatre années de commémoration de la Première Guerre mondiale, une large place est faite à la mémoire à un tel point que mémoire et Histoire semblent se confondre. Ce sont les rapports entre commémoration, mémoire et histoire que ce dossier tente d'élucider et ce qu'il en résulte pour l'enseignement de l'Histoire à l'école élémentaire.

 

L’Histoire du temps présent

Il apparait que depuis les dernières années du XXe siècle, la vision de l'Histoire est remise en cause. La fin de la civilisation issue de la deuxième révolution industrielle, avec à l'ouest, les grandes désindustrialisations et, à l'est, la fin de l'Union Soviétique a mis au second plan une histoire des groupes et des sociétés axée sur les phénomènes en profondeur pour valoriser le souvenir, la mémoire le témoignage personnel. On parle ainsi d'Histoire du temps présent. Avec elle, le témoignage des acteurs de premier ou de second ordre, est devenu essentiel. Il ne s'agit plus de grandes fresques dont l'objet était de reconstituer des groupes sociaux, de longue durée ou  de composante de la société mais d'événements, d'entrevues d'individus aux témoignages isolés dont la succession prétend constituer un moment un événement  précis.

Tout est mémoire

Il ne faut pas nier l'importance de la mémoire en Histoire, elle est précieuse.  Jacques Le Goff disait que la mémoire des témoins des évènements est "le plus beau matériau de l'histoire"2. Beaucoup d'historiens, même dans les temps les plus reculés, ont travaillé avec la mémoire des témoins survivants. Ainsi, dans  l'Antiquité, Thucydide indique que pour écrire son histoire du Péloponnèse,  il a interrogé les acteurs des événements. Mais la mémoire forcément subjective, ingrédient capital pour la fabrication de l'Histoire, reconstruction du passé le plus proche possible de la vérité, doit être confrontée, comparée, opposée, complétée par d'autres sources car l'historien ne peut se contenter d'un seul regard. L'Histoire n'est pas un point de vue, c'est le contraire, c'est une prise de distance, une objectivation. Dans cette crainte de perdre le passé que reflète la multiplicité des commémorations, mémoire et Histoire semblent désormais comme l’affirme Philippe Joutard3, deux voies d'accès au passé: la mémoire qui a un rapport direct, subjectif avec le passé et l'Histoire qui instaure une distance avec ce passé.

A l’école élémentaire

Dans l’enseignement de l’Histoire, le recours à la mémoire est utile, le témoignage d’un acteur de l’époque, après que l’on se soit assuré qu’il est bien contemporain des faits qu’il raconte, apporte la touche affective, concrète qui sollicite l’intérêt des élèves. Une liste de témoignages, sans risque d’anachronisme, est présentée dans ce dossier pour chaque période de l’histoire. L’enseignement de l’histoire s’accompagne aussi désormais, de la participation des élèves aux commémorations diverses : il ne faut pas  oublier le passé, c’est...

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