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L’enfant otage du conflit parental

L’enfant otage du conflit parental - Ecole
© Photographee.eu
Sacha est en classe de CP, ses parents se sont séparés lorsqu’il avait 4 ans. Depuis la séparation, ses parents ont beaucoup de difficulté à communiquer et même à s’entendre sur ce qui concerne leur fils. A l’école, Sacha adopte un comportement inadapté : il refuse les contraintes scolaires, est très agité, boude fréquemment et refuse l’autorité des adultes. Par exemple, lorsqu’il est contrarié ou refuse de faire un travail, Sacha se met à quatre pattes sous sa table et perturbe le bon déroulement de la classe. De plus, Sacha a beaucoup de difficultés à être en relation avec ses pairs, il peut parfois les tyranniser ou encore se mettre en position de victime, se sentant en permanence agressé par les autres.

La maman de Sacha est plus présente dans la scolarité de son fils, mais les discussions avec la maîtresse ont tendance à toujours dériver vers le problème avec le papa. Elle estime que le mauvais comportement de son fils est lié à la relation avec son papa qui fait "n’importe quoi" avec lui lorsqu’il le prend le week-end. De son côté, le papa vient souvent voir le directeur de l’école pour réclamer les cahiers de son fils afin de suivre sa scolarité. Il accuse l’école de ne pas le tenir au courant des événements marquants de la vie de l’école et tout ce qui concerne Sacha. Il envoie également des courriers aux personnes qui s’occupent de son fils pour raconter comment il l’éduque et prouver qu’il s’en occupe bien. Ainsi, l’école est envahie par le conflit de ces deux parents. Tous deux cherchent des "preuves" pour démontrer à quel point l’enfant est mieux avec l’un car l’autre est un "mauvais" parent.

Mais il n’y a pas que ce lieu de vie de l’enfant qui est touché par le conflit. En effet, la mise en place des soins pour Sacha en Centre Médico-Psychologique a aussi été mise en échec par les parents. Lors d’une consultation, ils n’ont pu garder leur sang-froid et le CMP a dû appeler la police pour intervenir… Par ailleurs, Sacha faisait du judo en activité extrascolaire, activité qu’il aimait bien pratiquer mais la maman a souhaité que cela s’arrête, car c’est le papa qui avait tout organisé et cela ne l’arrangeait pas.

Ce que montre Sacha en classe et à l’école sont donc des signes de souffrance en lien avec ce qu’il vit, pris en otage entre des injonctions paradoxales et des parents qui l’instrumentalisent dans leur conflit d’adultes. C’est un enfant anxieux, ne trouvant pas sa place, peu disponible dans sa tête pour les apprentissages.

De quoi s’agit-il ?

Le conflit suite à une séparation met forcément à mal l’équilibre familial et l’équilibre de chacun des membres de la famille. Il faut alors pouvoir dissocier le couple conjugal qui ne s’entend plus et décide de se séparer, du couple parental qui doit perdurer pour s’occuper de l’enfant et prendre les décisions le concernant. Il faut s’organiser pour le droit de visite, de garde, partager les rôles quant à la scolarité de l’enfant et en ce qui concerne les affaires scolaires les deux parents doivent être informés de tout ce qui se passe à l’école. Ils ont en effet l’autorité parentale conjointe (à moins que le juge ait déchu un des parents de ses droits parentaux, ce qui est extrêmement rare).

Pour le bien de l’enfant, des médiations familiales existent pour préparer une séparation ou gérer l’après-séparation. Elles sont généralement d’une grande aide et permettent également d’organiser les questions logistiques et financières. Il est aussi important que l’o...

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