- Toto et ses amis sont de retour 10 ans après le dernier tome, pourquoi une si longue absence ?

Éric Omond : Toto a 20 ans et disons que, depuis mes débuts, le monde de la BD a beaucoup changé. Aujourd'hui il n'est plus possible d'en vivre même avec un succès comme Toto. Du coup, quand on a un "vrai métier" le temps manque. De plus, Yoann travaillant sur Spirou, il est moins disponible.

Yoann : Je pense aussi qu’après plus de 10 ans de travail commun et une douzaine d’albums ensemble, nous avions peut-être besoin de connaître de nouveaux horizons. Spirou me prend énormément de temps c’est certain, cependant nous n’avions jamais décidé de mettre un terme à Toto. La série était plutôt en "stand by". Tous les ans, j’espérais trouver le temps de me remettre sur un nouvel épisode. Le scénario du tome 8 était dans nos têtes depuis tout ce temps !

- Que nous réserve ce huitième tome ? Est-ce un nouvel élan pour la série ?

E. O. : J’avais envie de développer le côté "rêveur" de Toto. C'est un peu son super pouvoir. C'est un arc développé depuis le début, mais qui avait pris une autre tournure avec "Le lion marsupial" (tome #7 de la série). Ici, c'est vraiment marqué. Cela répond aussi à une vieille question qui m'a souvent été posée : "Pourquoi n’est-ce pas Wawa le héros... ?".

- Le tome #1 de la série, "Toto et l’arbre magique ", fait partie de la liste de référence de l’éducation nationale depuis 2004. Selon vous, qu’est-ce qui a motivé ce choix ? Quelles sont les qualités de la série ?

E. O. : Le premier tome a été écrit très vite, presque instinctivement. De cela est sorti quelque chose de très simple et magique que j'aurais beaucoup de mal à expliquer. Il y a quelque chose du conte, du fondamental, qui en a fait un classique. Le travail à présent consiste à retrouver cet état de grâce et ce n'est pas facile…

Y. : Cet album aborde aussi différents thèmes pédagogiques comme le temps, la peinture, le rêve, les animaux, la nature… Il peut servir de base à différent points d’intérêt scolaire.

- Est-ce que cette relative reconnaissance a modifié votre manière d’écrire et d'aborder les tomes qui ont suivi ?

E. O. : Je suis énormément intervenu dans les écoles primaires avec Toto. Des questions des enfants ont parfois entrainé des émotions dont je me suis servi par la suite. Dernièrement, j'ai surtout travaillé pour le cinéma et je pense que ma façon de travailler les dialogues en a été modifiée.

- Est-ce que votre manière de dessiner la série Toto a évolué au fil des albums ?

Yoann : Non, je...