Langage et compréhension

Langage et compréhension
"Il y a une relation très nette entre l’appartenance sociale de la famille et le développement langagier des enfants"
Comprendre : un acte complexe
Combattre les inégalités linguistiques
Enseigner la compréhension
Entretien

"Il y a une relation très nette entre l’appartenance sociale de la famille et le développement langagier des enfants"

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Entretien

"Il y a une relation très nette entre l’appartenance sociale de la famille et le développement langagier des enfants"

"Il y a une relation très nette entre l’appartenance sociale de la famille et le développement langagier des enfants"
Maryse Bianco, enseignant- chercheur, spécialiste de psychologie cognitive et de l’éducation.
Maryse Bianco est enseignant-chercheur, spécialiste de psychologie cognitive et de l’éducation. Ses travaux ont pour objet les liens entre le développement du langage, l’apprentissage de la lecture et la compréhension des textes. L’analyse et l’évaluation des dispositifs d’enseignement visant à favoriser les apprentissages scolaires sont au cœur de ses préoccupations.

Quels mécanismes sont mis en jeu dans la compréhension du langage ?

Maryse Bianco : La compréhension du langage est une activité cognitive très complexe où interviennent un grand nombre de niveaux d’analyse et de mécanismes, depuis l’identification des mots jusqu’à la construction d’une représentation cohérente des énoncés. Les mécanismes mis en jeu dans la compréhension sont les mêmes à l’oral et à l’écrit, même si la maîtrise de la conversation dans le cadre quotidien peut se révéler insuffisante pour développer les processus en jeu dans le traitement des structures plus sophistiquées de l’écrit.

Outre l’identification des mots et l’accès à leur sens, les compétences linguistiques incluent la compréhension de leur nature et de leur fonction ; ces compétences morpho-syntaxiques se développent bien avant l’enseignement formel de la grammaire. Ensuite il faut percevoir que les énoncés successifs ne sont pas indépendants les uns des autres. Entrer dans la structure du texte, par exemple dans une narration, implique l’attention au texte, le raisonnement et l’effectuation d’inférences. Toutes ces compétences s’acquièrent souvent de manière implicite dès la petite enfance. Contrairement à ce que l’on a longtemps pensé, les enfants effectuent très tôt des inférences (dès deux ou trois ans) et peuvent donc comprendre certains implicites.

Enfin, pour comprendre il faut avoir un comportement de contrôle actif de son activité cognitive, c’est-à-dire savoir identifier les moments où l’on ne comprend pas et adopter une stratégie adéquate pour y remédier. Ce contrôle de la compréhension distingue les bons des faibles compreneurs.

Quel rôle jouent les connaissances du monde dans la compréhension ?

M. B. : Dans la compréhension interviennent à la fois des compétences linguistiques et des connaissances générales sur le monde. Lorsque nous disposons de connaissances sur le monde auquel le discours fait référence, nous comprenons plus facilement et nous pouvons aussi plus aisément mettre en relation ce que nous lisons avec ce que nous savons déjà. Néanmoins et dès l’école primaire, nombre de nos connaissances sont acquises à partir de nos lectures. Sans connaissance préalable, la compréhension est difficile mais possible et permet d’acquérir des connaissances qui permettront ensuite des lectures plus aisées et le renforcement des connaissances. Autrement dit, connaissances du monde et lecture sont étroitement liées et entretiennent des relations réciproques. C’est un peu la même chose pour le vocabulaire : il est nécessaire d’avoir un certain niveau de vocabulaire pour lire un texte en le comprenant mais chaque lecture renforce le vocabulaire et permet l’acquisition de mots nouveaux.

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