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L’implication des parents dans la lutte contre le harcèlement scolaire

L’implication des parents dans la lutte contre le harcèlement scolaire
6 à 8 % des enfants et adolescents seraient victimes de harcèlement scolaire, soit 800 000 jeunes. Face à ce problème majeur, les psychologues Mathilde Royol et Magali Rebattel partageront, lors d'une conférence le 21 février prochain, un éclairage sur la nécessité d’impliquer les parents dans la prévention et la lutte contre le harcèlement scolaire. Elles donneront des pistes d’action pour développer des projets qui créent une communauté protectrice incluant les familles. Entretien.

Comment proposez-vous de lutter contre le harcèlement scolaire ?

Le harcèlement scolaire se loge au point d’impact de la rencontre avec nos semblables et tout ce qui pourra améliorer et réchauffer le lien social et le lien affectif entre les individus, petits et grands, trouvera sa place dans les actions de prévention et d’intervention. Pour lutter contre le harcèlement scolaire, les actions doivent se combiner tant dans l'environnement scolaire que familial. Chaque acteur de la communauté des adultes peut réfléchir à partir de la place qu’il occupe auprès de l’enfant, à la spécificité de sa mobilisation et de son action pour fournir des clés aux enfants et favoriser la pacification du « vivre ensemble ». En combinant nos efforts, nous pourrons contribuer à éclairer la scène du harcèlement afin qu’elle ne demeure plus dans l’ombre et le silence.

En quoi le rôle des parents est essentiel dans la lutte contre ce phénomène ?

Le concept de harcèlement scolaire est aujourd'hui largement répandu, suscitant chez les parents une crainte légitime dès lors qu'il est évoqué. Afin de sécuriser les enfants et les parents, l’école doit intégrer les parents dans la lutte contre le harcèlement en les hissant au rang de partenaire de lutte. En effet, les parents sont à la première loge des souffrances de leurs enfants. C'est eux qui vont souvent voir les premiers signes et ils ont besoin de savoir interpréter ces signes, de les reconnaître, afin de pouvoir rendre compte à l'école de la souffrance de leur enfant. L’école doit transmettre son expertise aux parents afin que les parents se saisissent des enjeux sous-jacents d’une situation de harcèlement ou de cyberharcèlement.

L’école est à une place charnière pour transmettre également aux parents des pistes de réflexion afin que la famille se saisisse des stratégies concrètes de prévention et d’action à mener à partir de la maison pour accompagner leur enfant ou adolescent à développer ses propres ressources, pour éviter ou relever les défis engendrés par une telle situation. Les parents souhaitent le plus souvent s’impliquer pleinement, activement, pour aider leur enfant à se sortir de telles situations. Il est donc important que l’école se positionne en tant qu’interlocuteur principal et qu’elle se positionne comme lieu de ressource pour les parents afin de leur offrir des pistes de réflexion tant dans la prévention, que les actions et la résolution des problèmes.

On voit donc que c'est une affirmation claire de la place de chacun qui doit être énoncée à partir de laquelle découlera la construction d’une collaboration étroite entre le corps éducatif et la famille et c’est ce que nous proposons d’illustrer lors de notre conférence le 21 février à Cano...

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