Avant même de penser à s’engager dans de périlleuses vocalises, dans des répétitions fastidieuses ou dans un répertoire inadapté, il est indispensable d’exercer sa voix dans des jeux divers et de mettre en éveil ses oreilles dans des dispositifs originaux. Découvrir la voix parlée, la voix chantée, effectuer quelques petites productions pour s’entendre, connaître et reconnaître sa voix, sont autant de moyens de s’engager dans les apprentissages liés au monde sonore.

Écouter des voix
Les programmes (très peu explicites par de nombreux aspects) recommandent de “reconnaître des oeuvres visuelles ou musicales préalablement étudiées”. Il sera donc judicieux de choisir les exemples à présenter aux élèves en puisant dans toutes les ressources vocales qui sont proposées dans les listes du Ministère. On pourra bâtir des jeux d’écoute en faisant découvrir les différentes voix (masculines, féminines, enfants), les différents pupitres, les langues utilisées… On puisera dans différents documents et les médiathèques. Il sera heureux de trouver des extraits originaux afin de favoriser l’intérêt de nos élèves !
La palette à disposition est variée et doit être explorée : des timbres différents (voix classiques, chant traditionnel, rock, rap, slam…), des formations différentes (en solo, en duo, en choeur), des propositions diverses (voix chantée, parlée).¹

Rencontrer des chanteurs et des voix
Il est indispensable que les élèves rencontrent, durant leur scolarité, des artistes, des chanteurs, des acteurs. Les professionnels de la voix, lors d’ateliers, de rencontres et de concerts feront entendre leurs voix “en direct” sans le médium d’un enregistrement. Cette découverte sera une bonne réponse au “tout en boîte” auquel ils sont confrontés habituellement.
Nul ne peut ignorer l’importante sociale de la voix. De nombreux professionnels l’utilisent : les chanteurs certes, mais aussi les conférenciers, les journalistes, les présentateurs en tout genre, les acteurs et comédiens, les politiciens… et nous sommes tous, à un moment ou un autre, convaincus, déçus, charmés par ces voix qui nous entourent. Il est donc primordial de jouer avec sa voix, de tenter de la maîtriser.
Jusqu’à la puberté, les garçons et les filles ont des voix assez similaires. On peut parler de voix “égales”, et la différentiation se fera plus tard. À ce moment, il faudra placer les voix masculines et féminines en différents “pupitres” (soprano, alto, ténor, basse). À l’école, les élèves peuvent donc chanter ensemble, sans différencier garçons et filles. Si l’on veut aborder la polyphonie simplement à l’école élémentaire,il n’est donc pas conseillé d’affecter strictement les passages graves aux garçons et les passage...